entrainement intensif (juste après l'arrivée d'elya)

Le prince lui semblait heureux de ce point de vue là.

- Et moi je suis heureux de t'avoir rencontré.

Puis il répondit.

- Une partie de moi à toujours cru qu'il n'était pas mort. Après trois ans, je devrais me faire une raison, mais je ne sais pas, des détails ne coïncident pas.

La jeune elfe sourit.

- Nous devrions remercier le Destin.

Puis, elle fixa Fabian.

- Quels détails ?

- C'est vrai. Le Destin. Ainsi que la personne qui t'a aidé à comprendre qu'il y avait autre chose que faire le mal.

S'il avait su que cette personne était Naryo... Puis il s'expliqua, en faisant apparaitre une ceinture, qui contenait une série de dagues.

- Qu'est ce que c'est ?
- Ça appartenait à Naryo. C'était un cadeau de ma part. Il adorait les dagues, depuis tout petit. Il ne s'en séparait jamais. Mais je l'ai trouvé dans la forteresse noire après sa mort. Il y avait une espèce de colosse qui combattait. Grand et musclé, avec de longs cheveux noirs et des yeux rouges, je ne me rappelle plus de son nom. Mais on s'est fixé pendant une seconde. Je ne le connaissait pas, et pourtant, j'avais l'impression que l'on s'était déjà croisé.

Elya sourit doucement.

- Quand je pense qu'il m'est impossible de me rappeler de cette personne...

Elle regarda la ceinture. Se figea.

- Oyran... murmura-t-elle.

Elle secoua la tête.

- Ce n'était pas Naryo. Cet homme était assoiffé de sang, ne recherchait que la puissance, et le fait d'être reconnu. Or, tu m'as dit que ton frère n'était pas du tout comme ça.

- C'est dommage, mais elle a toute ma gratitude, où qu'elle soit.

Le prince entendit son murmure.

- Je suppose. Mais il est vrai que Naryo ne saurais jamais être comme ça. Au contraire, il serait plutôt son opposé.

Pourtant le prince ne fit pas le lien entre les noms. Comme quoi l'évidence ne l'était pas toujours.

Elya sourit tristement.

- Je comprends. C'était sûrement Matthias qui avait donné cette ceinture à Oyran. Je suis désolée.

Elle baissa les yeux.

- Si tu savais comme j'ai honte d'avoir été engendrée par un tel monstre... Et d'être comme lui...

Fabian la serra contre lui.

- Chut.... Je t'interdis de dire des bêtises pareilles.
- De ?
- Tu n'es pas comme lui. Tu es meilleure que lui. Tu as été comme lui, mais c'est du passé. Tu as changé, et je ne te permets pas de penser le contraire. et malheureusement, on ne choisit pas sa famille. Mais ce n'est pas une raison pour t'en vouloir à toi-même.

Elya posa sa tête sur l'épaule de Fabian.

- J'ai peut-être changé, mais je ne pourrais pas changer ce que j'ai fait dans le passé...

Elle soupira.

- Et les familles que j'ai brisées ne pourront jamais l'oublier...

Le prince la serra plus contre lui.

- Elya, un proverbe dit : on ne peut pas changer le passé, mais on peut toujours tenter d'améliorer le futur. Je ne dis pas que ce que tu as fait tu dois l'oublier, mais tu dois l'accepter pour continuer à avancer, et montrer aux gens que tu veux réparer tes erreurs. On ne juge pas les gens uniquement à ce qu'ils ont fait, mais à ce qu'ils font actuellement.

Elya ne put retenir un rire ironique.

- Va dire ça à tous les Linéoriens que j'ai brisé ou tués.

Elle soupira.

- Qu'aurais-tu dit si c'était moi qui avais tué ton frère ?

Oup's. Bonne pioche.

Le prince la regarda.

- Je t'aurais certainement détesté, pendant un temps. Puis je me serais rendu compte que même la vengeance ne m'aurait apporté aucun réconfort, et surtout que j'aurais déçu à ce moment là mon frère. Parce que lui plus que tout autre croyait en la bonté dans le cœur des gens. Il n'y aurait pas une personne à qui il n'aurait pas tenté de laisser une chance de choisir le bien. Même si c'était ton père.

Elya sourit.

- Ton frère nourrissait beaucoup d'espoir !!

Elle se blottit dans les bras de son aimé.

- Je... J'aimerais pouvoir changer ma vie, mais... En même temps... J'ai pu rencontrer des personnes qui comptent énormément pour moi au Pays du Mal...

Elle pensait notamment à Nataniel, son meilleur ami, et Fiernen.

Fabian eut un léger sourire.

- Je crois qu'il est normal de vouloir changer sa vie un jour où l'autre. Je crois que cela traverse l'esprit de chaque personne vivant en cette terre. Mais cela reviendrais à nous changer entièrement, puisque notre vie nous défini. Je t'aiderais, autant que je le peux. Tes amis aussi. Et sinon il est vrai que tu as raison. Mon frère était un éternel optimiste. Et le pire, c'est qu'il était convainquant. Impossible de réussir à gagner une argumentation contre lui. Même mère en est incapable.

Elya ne put retenir une expression ébahie.

- Même cette peau de va... Même ta mère n'a pas réussi ? Woaw.

Elle sourit.

- J'avoue que j'aurais bien aimé le voir argumenter contre mon père... Mais enfin... Ils...

Elle baissa les yeux.

Fabian ne dit rien sur l'utilisation de l'expression peau de vache. Après tout il comprenait le point de vue de sa petite amie. Sa mère n'était pas une personne facile à vivre.

- Je ne crois pas que cela aurait été possible. Ton père ne sait pas discuter, où bien s'il le fait c'est que tu n'as pas le choix de la réponse.

Elya eût un faible sourire.

- Je crains que tu ais raison. Et cela me peine grandement. J'aurais aimé pouvoir connaître les joies d'avoir un père attentif à moi, et non à mes facultés de combat.

Elle se blottit dans les bras de son petit ami.

- Je ne veux plus penser à ça, je ne veux plus penser à rien... Je veux juste oublier...

- Dans ce cas, n'y penses plus.

Fabian la garda contre lui. Voulant la rassurer. Alors qu'au fin fond de son esprit, sa conviction d'avoir sentit Naryo restait. Il avait toujours su avant, lorsque son frère allait mal, même s'il le cachait, et pouvait sans y réfléchir le reconnaitre sous n'importe quel déguisement. Alors pourquoi se serait trompé ? Le seul ennui, c'était que cette impression avait été très fugace, l'espace d'une seconde à peine.

La jeune femme se laissa un instant bercer par les bras forts de l'homme qu'elle aimait. Elle se sentait renaître entre ses bras, elle sentait qu'une nouvelle vie lui était offerte. Peut-être qu'elle avait l'occasion de tout recommencer. Elle ferma les yeux. Les horreurs qu'elle revoyait chaque nuit commençaient à s'effacer, remplacées par le baume apaisant de l'amour. Le véritable amour. Un fin sourire apparut sur ses lèvres. Pour la première fois, elle avait la possibilité d'être heureuse. Elle rouvrit les yeux et regarda Fabian.

- Dis je... J'aimerais voir une véritable forêt... Tu pourrais...

Elle rougit.

Le jeune prince la regarda.

- Pourrais-je t'emmener dans une forêt ?
- Oui.

Elle rougit un peu.

- Bien sûr. Il suffisait juste que tu le demandes.

Elya rougit de plus belle.

- Merci.

Elle l'embrassa, puis se leva.

- Je te suis !

Le prince lui sourit.

- Tu n'as pas besoin de me remercier. J'aime te faire plaisir.

C'est donc ainsi que le couple partit vers les écuries, et monta à cheval, avant de s'élancer vers les forêts du royaume du Linéor.

La jeune fille sourit. Ils se dirigèrent donc vers les écuries pour prendre des chevaux et aller au galop jusqu'aux forêts à l'est du Lineor. Tout sa vie, Elya avait vécu dans des terres sembres et couvertes de sable rougi par le soleil ardent. Toutes les couleurs qu'elle voyait à présent, le bleu, le vert, le blanc, elle ne les avait vu que dans les livres. Et là... Alors qu'une forêt se dessinait devant eux, elle fit arrêter son cheval. C'était... Si beau...

"Woaw..."

Elle ferma les yeux alors que ses longs cheveux noirs voletaient sous la brise.

Fabian comprenait sa soif de découverte. Lorsque l'on passait toute sa vie dans un lieu comme le pays du mal, on ne pouvait que rêver de voir autre chose. C'était si... désertique là-bas. Pour les fois où il y avait été, il se rappelait le malaise qui avait été le sien parce qu'il y avait un manque évident de nature là-bas. Il eut un sourire en captant la pensée de sa petite amie.

- Je suis d'accord avec toi. C'est une belle manière de qualifier cela.

Elya rigola, mais fusilla Fabian du regard.

- Je n'aime pas qu'on lise mes pensées sans y être invité, jeune Prince !

Elle lança son cheval vers vers lui. Riant.

- Alors je compte me venger !

D'un petit coup de magie, Fabian tomba les fesses par terre.

Fabian rigola en étant au sol, c'était si enfantin d'un coté, et pourtant si plaisant de faire ce genre de jeux, qu'il ne pouvait qu'en rire. Rien d'autre. Il se releva doucement. La forêt. Lui-même n'y avait été que peu passant plus de temps au château. Il marcha tranquillement. Respirant l'air sylvestre.

- La nature est une chose à préserver.